Le risque pour nos bébés, contrepartie des «petites» économies municipales
Le mois dernier, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a publié un rapport alarmant sur le secteur de la petite enfance ; un documentaire « crèches nos enfants en danger » a été diffusé sur plusieurs chaines. Ils éclairent le risque d’une « maltraitance institutionnelle » pesant sur les professionnels. Pour eux, l’accueil des bébés présente des risques similaires, à celui dénoncé dans les EHPAD.
Lors du dernier Conseil Municipal, nous sommes intervenus à propos de la réservation de berceaux dans des crèches privées, pour nous assurer de la nécessaire qualité de l’accueil spécifique aux nouveaux nés. En effet la commune, refusant d’avoir pour des raisons d’économie des crèches municipales, délègue au privé ce service public. Elle nous a répondu qu’elle n’avait aucun doute sur le respect des normes de personnels tant en qualification qu’en nombre auprès des enfants dans ces établissements à but lucratif. Comment peut-elle en être sure alors que, d’une part ces structures étant privées elle ne peut opérer aucune vérification et que, d’autre part, la logique de celles-ci est de rendre un service aux parents moyennant une rémunération qui permette un retour financier suffisant pour les investisseurs.
Or, ce type d’activité, qui s’occupe des tout petits, nécessite des conditions de travail, un nombre d’agents et des qualifications permettant d’avoir le temps nécessaire à leur éveil (ce n’est pas une simple garderie), d’assurer la prévention des risques, l’évaluation et le contrôle du travail. Déjà, les normes en matière de taux d’encadrement, de taille des groupes, de qualifications des professionnels actuellement en vigueur sont inférieures aux recommandations du consensus scientifique et ne permettent que difficilement de respecter les rythmes individuels des bébés. Raison de plus pour s’assurer qu’elles sont strictement respectées.
C’est pourquoi nous estimons indispensable que notre ville s’équipe en crèches municipales d’autant qu’elle en a les moyens. La majorité municipale ne cesse de se retrancher derrière son système de gestion qu’elle affirme prudent et accumule les économies sur chaque budget annuel de la Ville sans réinjecter cet argent dans des projets utiles à l’amélioration du cadre de vie des perreuxien.ne.s. En réalité, ce que la Mairie ne finance pas avec le produit des impôts locaux, comme par exemple les crèches, ce sont aux perreuxien.ne.s de les financer sur leurs propres deniers, pour ceux qui en ont les moyens. De plus, cette privatisation à grande échelle des services locaux délègue des missions aussi sensibles à des sociétés ayant vocation à faire des bénéfices.
On le sait, la majorité nous rétorquera que nos projets ont tous un coût exorbitant et auraient pour effet d’augmenter nécessairement les impôts. Mais alors comment expliquer que toutes les communes entourant le Perreux, qui sont pourtant gérées par des partis politiques différents et qui sont de tailles diverses, ont toutes sans exception au moins une crèche municipale : une à Nogent-sur-Marne, trois à Bry-sur-Marne, quatre à Fontenay-sous-Bois, trois à Neuilly-Plaisance…
Cette absence d’implantation de crèche municipale dans notre commune résulte nécessairement d’une volonté politique de la majorité.